Analyse réalisée sur la base de 157 réponses exploitables
Sans croître apparemment en intensité, le marasme se poursuit. L'activité s'est contractée dans une bonne majorité des entreprises et les dirigeants n'anticipent pas de reprise dans l'immédiat. Ils sont d'autant moins enclins à la faire que les quelques espoirs, timides, qu'ils avaient formulés lors de l'enquête de mars ne se sont pas concrétisés.
Les pertes de clients ou de marchés sont plus répandues, mais l'étau des difficultés financières s'est un peu desserré chez les répondants, malgré l'allongement des délais de règlement des factures par les clients.
L'impact sur l'investissement, toujours premier touché lorsque les perspectives s'assombrissent, est important, puisque des reports sont opérés dans 2 établissements sur 3. C'est le cas également pour les postes non permanents (intérim en particulier), qui servent de variable d'ajustement en fonction du niveau d'activité. En revanche, le recours au chômage partiel demeure très marginal tout au long des enquêtes ; les données de l'UT Direccte montrent d'ailleurs que la mesure est nettement moins utilisée qu'en 2009. Les effectifs permanents, jusque-là à peu près épargnés, commencent à leur tour à subir les effets d'un ralentissement qui s'installe. Tous les secteurs ne sont cependant pas dans la même situation, le commerce de gros étant le plus concerné.
La position vis-à-vis de l'innovation est très variable d'un secteur à l'autre, voire d'une entreprise à l'autre. Les conclusions générales sont assez ardues à établir. Face au malaise ambiant, elles sont toutefois plus nombreuses, globalement, à freiner ou stopper complètement les efforts en la matière qu'à les intensifier.
Les prévisions pour les prochains mois ne sont pas bonnes. Les carnets de commande se dégarnissent dans près d'un cas sur 2, bien davantage encore dans le commerce de gros. Paradoxalement, la visibilité à un peu plus long terme tend à s'améliorer, notamment dans l'industrie. Il ne devrait pas y avoir d'amélioration sur le plan de l'emploi, les tendances actuelles de réduction d'effectifs étant amenées à se prolonger.
Les soldes d'opinion montrent bien l'état d'esprit des dirigeants : inquiets par le niveau des commandes pour leur propre entreprise, très pessimistes sur l'économie en général. Ce point de vue est évidemment subjectif, mais le moral est un paramètre important dans la capacité à rebondir.