Selon les responsables ayant répondu à l'enquête, les premiers mois de 2014 ont été assez largement semblables aux précédents, à première vue. Les chiffres d'affaires se sont en effet repliés dans plus de la moitié des entreprises, même si le recul est un peu moins marqué.
Mais quelques signes montrent que la similitude n'est pas aussi certaine que cela. Les parts de marchés ont plus fréquemment été maintenues ; dans les services elles ont même augmenté assez souvent. Les difficultés financières apparaissent également plus estompées, notamment dans les services et l'industrie. Les entreprises exportatrices, certes très peu nombreuses dans l'échantillon recueilli, ont plutôt conforté leur position. Dans les entreprises qui recourent à l'intérim, les effectifs concernés se sont étoffés, tandis que les postes permanents ont été en très grande majorité conservés. Les efforts en matière d'innovation et les investissements ont été moins freinés qu'auparavant.
Ces résultats généraux masquent une réalité qui s'impose avec de plus en plus d'acuité à chaque enquête : la divergence d'évolution entre secteurs d'activités et entre les entreprises d'un même secteur. Ainsi, l'amélioration ne concerne pour l'heure que l'industrie et surtout les services. La construction peine à sortir du marasme, alors que le commerce de gros donne l'impression de s'y enfoncer un peu plus.
Le constat est identique pour les prévisions. Une certaine embellie est attendue pour les prochains mois avec une activité stable ou en hausse dans trois secteurs sur quatre. Les carnets de commande sont en effet jugés plus rassurants, au moins à très court terme. En revanche, aucune perspective d'embauche n'est avancée et des postes temporaires pourraient être supprimés de nouveau. Les responsables ne se sentent d'ailleurs pas tirés d'affaire ; le moral remonte un peu, mais les rangs des pessimistes sont toujours plus fournis que ceux des optimistes. Seule exception : les services. Dans le commerce de gros, aucune amélioration ne semble en vue et les dirigeants sont très alarmistes. Le manque de visibilité au-delà du très court terme constitue un handicap qui semble désormais structurel.